Dès 4 ans, les garçons intériorisent la domination masculine

Une étude a souhaité savoir si les enfants attribuaient plus de pouvoir aux figures masculines que féminines

Dans une étude publiée en 2020 et menée auprès de 900 enfants de 3 à 6 ans de pays différents (France, Liban, Norvège), des chercheurs et chercheuses de différentes universités ont souhaité savoir si les enfants attribuaient plus de pouvoir aux figures masculines qu’aux figures féminines. Cette étude fût menée autour de 3 expériences.

Première expérience :

Dans la première expérience, cette image était montrée aux enfants. On y voit deux personnages dans des postures différentes : une posture physique de dominance, et l’autre de subordination.

image de personnages montrée aux enfants lors d'une étude sur l'intériorisation de la domination masculine

Deux questions étaient ensuite posées aux enfants : quel personnage exerce du pouvoir sur l’autre ? Et, qui est la fille et qui est le garçon ?

Les résultats de cette première expérience sont là : « à partir de 4 ans, une large majorité d’enfants considère que le personnage dominant est un garçon. L’association pouvoir-masculinité a été observée aussi bien chez les garçons que chez les filles, et aussi bien au Liban qu’en France et en Norvège mais pas de manière significative chez les enfants de 3 ans. »

Seconde expérience :

Dans la seconde expérience, menée auprès des 4-5 ans, les enfants devaient s’identifier à l’un des personnages de l’image, tandis que l’autre personnage était à tour de rôle, soit une fille, soit un garçon.

Voici les résultats : « Lorsque les enfants devaient considérer leur relation de pouvoir avec un personnage du même genre qu’eux, les filles comme les garçons s’identifiaient largement au personnage dominant. Mais lorsqu’ils devaient considérer leur relation de pouvoir avec un personnage de genre différent, les garçons s’identifiaient plus souvent au personnage dominant alors que les filles ne s’identifiaient significativement pas plus à l’un ou l’autre des personnages. »

Troisième expérience :

Enfin, dans la troisième expérience, les enfants (4-5ans – Liban & France) assistaient à une série d’échanges entre deux marionnettes derrière un cache, l’une étant préalablement présentée comme fille et l’autre comme garçon.

Parmi ces échanges, une première situation montre que l’une des marionnettes impose ses choix à l’autre. Dans une autre saynète, l’une des marionnettes a plus d’argent que l’autre pour s’acheter des glaces.

De nouveau : “En France comme au Liban, la plupart des garçons considéraient que la marionnette qui imposait ses choix ou qui avait plus d’argent était la marionnette masculine. Par contre, les filles des deux pays n’attribuaient pas la position dominante préférentiellement à l’un ou l’autre genre. »

Ainsi, dès 4 ans, les enfants associent plus le pouvoir au masculin qu'au féminin.

Sources :

  • Article d’origine : “How Preschoolers Associate Power with Gender in Male-Female Interactions: A Cross-Cultural Investigation” paru dans la revue scientifique Sex Roles, 6 janvier 2020 (lnstitut des sciences cognitives Marc Jeannerod en collaboration avec les universités d’Oslo en Norvège, de Lausanne et de Neuchâtel en Suisse) ;
  • Communiqué de presse CNRS “Les enfants, dès 4 ans, envisagent plus le pouvoir au masculin qu’au féminin”, paru sur le site du CNRS, 8 janvier 2020 ;
  • Article Sciences et Avenir “Pour les enfants (surtout les garçons), le dominant, c’est l’homme, selon une étude” paru sur le site Sciences et Avenir, 9 janvier 2020.