L'éducation non genrée, c'est quoi ?
D’un point de vue sociologique, le genre désigne la construction sociale du féminin et du masculin, c’est-à-dire les comportements, les normes d’apparence physique et vestimentaire, les activités, ou encore les centres d’intérêts que l’on assigne traditionnellement aux filles ou aux garçons.
Cette construction sociale s’inscrit dans un contexte temporel et culturel : les normes de genre, associées à la féminité ou la masculinité, peuvent varier d’un pays à l’autre ou d’une époque à l’autre. Pour ne citer que quelques exemples, le rose n’a pas toujours été une couleur considérée comme féminine (et pour cela je vous renvoie vers cet épisode de France Culture), le football n’est pas un sport majoritairement pratiqué par les garçons dans tous les pays (comme aux États-Unis), la jupe n’est pas partout considérée comme un vêtement exclusivement féminin (comme en Birmanie) ; etc.
Ainsi, les normes de genre que nous connaissons toutes et tous s’appuient sur des stéréotypes de genre, c’est-à-dire des idées toutes faites que l’on attribue à des groupes sociaux, tels que celui des hommes et des celui des femmes. Ces idées toutes faites peuvent porter sur des traits de caractères, des compétences, des qualités, des savoirs faire, des goûts que l’on attribue plus volontiers aux femmes (comme être douce, sensible, à l’écoute…) ou aux hommes (comme être courageux, ambitieux, ayant le sens de l’orientation…).
Bien sûr, ces stéréotypes de genre ont de réels impacts sur le développement des enfants : ils impactent la confiance en soi, le développement des apprentissages et des centres d’intérêts, la perception de son intelligence, l’expression des émotions, les relations entre enfants, les postures des adultes envers les enfants, etc.
En bref, ce contexte culturel nous pousse à intérioriser, dès le plus jeune âge, qu’il existe une façon de se comporter en tant que fille, et une façon de se comporter en tant que garçon.
C’est pourquoi, l’éducation non genrée vise à promouvoir une éducation en dehors des stéréotypes de genre afin d’encourager les enfants à s’épanouir dans leurs propres choix, en dehors des carcans proposés traditionnellement. Mais puisque les normes de genre s’infiltrent dans tous les recoins de la société, ce mode d’éducation invite à questionner aussi bien le rapport aux jouets, aux émotions, aux vêtements, à la répartition de la parole, à l’occupation de l’espace physique et sonore, aux modèles qui nous entourent (dans les productions culturelles et les médias), à la posture des adultes, etc.
L’éducation non genrée, c’est donc un travail du quotidien et le souci du détail ! Pour vous plonger dans cet univers, je vous recommande d’écouter deux podcasts qui creusent ce sujet : Bienvenu·e bébé de Paradiso Media, et Quel genre de crèche de Clap Audio.
Le podcast Bienvenu·e bébé de Paradiso Media
Dans ce podcast, on suit Aline, fraîchement parent, qui se questionne sur les conséquences des normes de genre sur le bonheur de son enfant. Au fil des épisodes, on suit ses réflexions sur des sujets du quotidien, à commencer par le choix du prénom, l’annonce du sexe de l’enfant (ou non) ; et puis bien sûr le choix des vêtements, des pronoms et du langage à adopter, de l’impact des structures collectives (comme la crèche ou l’école), etc. Les épisodes sont alimentés par son expérience personnelle, mais aussi par les témoignages d’autres parents qui sont dans cette même démarche, ou encore d’expert·es sur le sujet. Au total, ce sont 9 épisodes d’une vingtaine de minutes chacun qui s’écoutent facilement !
Le podcast Quel genre de crèche de Clap Audio
Dans ce podcast, on se plonge dans le quotidien d’une crèche dont l’équipe pédagogique a pu suivre une formation sur l’égalité filles-garçons, proposée par l’association Artemisia et son programme Egalicrèche. Au fil des épisodes, on découvre les prises de conscience de l’équipe sur la place qu’occupent les représentations sociales traditionnellement associées aux filles et aux garçons, dans le quotidien de la structure. Ainsi, on décortique le rapport aux jouets, aux livres, aux émotions, aux vêtements, mais aussi les relations avec les parents. Au total, ce sont 8 épisodes d’une dizaine de minutes chacun à retrouver sur toutes les plateformes !