Abécédaire de l’égalité

Pour davantage maîtriser le sujet et les enjeux liés à l’égalité entre les femmes et les hommes, retrouvez ici un lexique (non exhaustif !) des termes liés aux combats féministes.

[dernière actualisation en cours : août 2022]

A comme

  • Agenre : personne qui ne se reconnaît dans aucun genre (féminin, masculin, fluide, etc.).
  • Agression sexuelle : délit sexuel commis sur autrui dans la violence, la contrainte, la menace ou la surprise, sans consentement (exemples : mains aux fesses, baisers forcés, frottements…).
  • Allié.e : une personne alliée soutient et défend une autre personne susceptible de faire l’objet de discriminations, de violences. La personne alliée, non concernée par cette discrimination, peut profiter de son privilège pour s’exprimer publiquement sur la question.
  • Androcentrisme : mode de pensée qui envisage, de manière consciente ou non, le monde selon le prisme du sexe masculin. Par exemple, le prisme androcentrique dans l’Histoire met davantage les hommes et leurs contributions en avant.
  • Asexualité : personne qui ne ressent pas de désir sexuel, qui ne s’intéresse pas à la sexualité partagée, qui ne souhaite pas avoir de relations sexuelles.

B comme

  • Bigenre : personne s’identifiant comme appartenant à deux genres (par exemple : féminin et masculin).
  • Binarité : en terme de genre, c’est le fait de considérer qu’il n’existe que deux catégories : hommes et femmes. Cela vient nier la réalité des personnes qui ne se reconnaissent pas dans ces catégories hermétiques (personnes intersexes, transgenres, non-binaires, etc.).
  • Biphobie : c’est la démonstration de violences (rejet, mépris, discriminations, haine, …) envers les personnes bisexuelles.
  • Bisexualité : personne ressentant du désir sexuel pour deux identités de genre (par exemple : femmes cis et hommes cis, femmes trans et femmes cis, etc.)
  • Budget sensible au genre : proposition qui consiste à intégrer le genre comme perspective dans les budgets des politiques publiques, pour avoir une approche intégrée de l’égalité femmes-hommes. Cela passe par l’évaluation des budgets existants afin d’étudier ceux qui perpétuent des inégalités, puis une restructuration des revenus et dépenses.

C comme

  • Charge mentale : elle désigne le fait de penser à l’organisation des différents aspects de la vie du foyer (courses, tâches ménagères, rendez-vous médicaux, gardes d’enfants, activités, relations avec l’école, etc). Dans un couple hétérosexuel, cette charge, invisible, incombe le plus souvent aux femmes.
  • Charge émotionnelle : elle désigne le fait de penser au bien-être de ses proches, de les écouter, de leur faire plaisir (faire des cadeaux, prendre des nouvelles, inviter et recevoir, organiser un évènement, etc). Dans un couple hétérosexuel, cette charge, invisible, incombe le plus souvent aux femmes.
  • Cisidentité : c’est le fait de ressentir une adéquation avec le genre qui a été assigné à la naissance sur observation des organes génitaux. On parle d’hommes cis (avoir un pénis et se sentir homme) et de femmes cis (avoir une vulve et se sentir femme).
  • Clitoris : organe du système génital des femmes dont la seule fonction est le plaisir sexuel.
  • Coming out : dans un contexte hétéronormé, c’est le fait de révéler, aux personnes de son choix, son orientation affective et/ou sexuelle (donc différente de l’hétérosexualité), ou son identité de genre (donc différente de la cisidentité), jusqu’à présent cachées par crainte.
  • Consentement sexuel : désigne la conscience et la lucidité d’une personne lui permettant d’exprimer son accord, son refus ou sa révocation tout au long d’une relation sexuelle et pour chaque acte effectué.
  • Contraception : utiliser une méthode pour empêcher qu’un rapport sexuel aboutisse à une fécondation. Il existe différentes méthodes, aussi bien pour les femmes que pour les hommes.
  • Culture du viol : concept sociologique qui désigne un environnement social dans lequel les violences sexuelles sont minimisées, banalisées, voire acceptées ou encouragées. Par exemple, c’est faire peser la responsabilité sur la victime (tenue vestimentaire, usage d’alcool ou de drogue), c’est véhiculer le mythe du viol par des inconnus dans des lieux glauques, c’est véhiculer l’idée que les hommes ont des besoins sexuels plus prégnants, que les femmes sont flattées d’être sifflées dans la rue, qu’un non peut cacher un oui, etc.

D comme

  • Domination masculine
  • Droits des femmes

E comme

  • Égalité
  • Émancipation
  • Empowerment

F comme

  • Féminicide : meurtre d’une femme en raison de sa condition même d’être femme.
  • Féminisme : mouvement qui revendique l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans la société, en démontrant les mécanismes de domination encore à l’œuvre (chez soi, au travail, dans les médias, dans la santé, dans le rapport au corps, etc) et en se battant pour les droits des femmes. Le mouvement féministe peut prendre différentes formes, plus ou moins radicales, afin de toucher un large public (militantisme, collage, manifestations, pétitions, tribunes, formations, sensibilisation, associations, collectifs, lectures, conférences, discours, réseaux sociaux, etc).
  • Fluidité : la fluidité, par opposition à la binarité, désigne le fait de se balader sur le spectre du genre et/ou de la sexualité. On parle de personnes fluides, gender fluid, ou encore non-binaires : c’est-à-dire qu’elles ne se reconnaissent pas dans la catégorisation binaire hommes/femmes. On parle également de fluidité dans la sexualité pour sortir du schéma classique de l’hétérosexualité.

G comme

  • Genre : désigne ce que l’on attend d’une fille/femme et d’un garçon/homme dans la société dans laquelle on évolue. On parle aussi de sexe social, en opposition au sexe biologique, ou encore de construction sociale du féminin et du masculin.
  • Gender fluid : les personnes gender fluid ne rentrent pas dans la catégorisation binaire hommes/femmes, et peuvent : s’identifier à l’un ou l’autre de manière alternée (non-binaire), s’identifier à aucun genre (agenre), s’identifier aux deux (bigenre).
  • Gynécologie : spécialité médicale dédiée à l’étude et au suivi de la santé des femmes. Pour autant, les études sur les maladies gynécologiques, tel que l’endométriose concernant 1 femme sur 10, restent peu fournies.

H comme

  • Harcèlement de rue : lorsqu’une personne est interpellée dans la rue, et se sent intimidée, menacée, en insécurité ou mal à l’aise par les propos et/ou comportements de l’autre personne.
  • Harcèlement sexuel : lorsqu’une personne subit de façon répétée des propos ou des comportements à connotation sexiste ou sexuelle, et se sent alors dégradée, humiliée, intimidée ou offensée. La harcèlement sexuel peut avoir lieu en physique ou en ligne.
  • Histoire des femmes
  • Homosexualité : désigne l’attirance romantique et/ou sexuelle entre deux personnes de même sexe (pénis). Le terme gay est également utilisé avec la particularité d’envelopper davantage l’idée d’une culture, d’une communauté.
  • Homophobie : c’est la démonstration de violences (rejet, mépris, insultes, discriminations, haine, …) envers les personnes homosexuelles.
  • Hystérie

I comme

  • Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) : c’est le choix de mettre fin à une grossesse non désirée. Une IVG peut être médicamenteuse ou chirurgicale (par aspiration). L’accès à l’IVG fait partie des droits fondamentaux des personnes ayant un utérus : ce sont les seules à pouvoir décider pour leur propres corps.
  • Intériorisation : c’est le fait d’intégrer un discours dominant et discriminant, du fait de son ampleur, même s’il va à l’encontre de sa personne. On parle de sexisme intériorisé, racisme intériorisé, homophobie intériorisée, etc. Par exemple : intérioriser que le rose c’est nul car c’est pour les filles (donc dévalorisation du féminin et de ce qu’on y associe)
  • Invisibilisation : c’est le fait de minimiser ou d’occulter les vécus, les paroles, le travail ou encore les contributions des personnes qui vivent des oppressions systémiques (femmes cis, personnes LGBT+, personnes non blanches, handicapées, etc).

L comme

  • Lesbienne : c’est l’attirance amoureuse et/ou sexuelle envers les personnes de même sexe (vulve).
  • Lesbophobie : c’est la démonstration de violences (rejet, mépris, insultes, discriminations, haine, …) envers les personnes lesbiennes
  • LGBTQIA+ : Lesbiennes, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexes, Asexuel.les et +
  • LGBTphobies : c’est la démonstration de violences (rejet, mépris, insultes, discriminations, haine, …) envers les personnes qui sortent de l’hétérosexualité et/ou de la cisidentité.

M comme

  • Machisme : ensemble de comportements et de propos mettant en avant une virilité exacerbée des hommes afin de faire valoir leur supériorité sur les femmes.
  • Mansplaining : lorsqu’un homme s’adresse à une femme pour lui expliquer des choses en supposant d’emblée qu’elle ne les sait pas, se positionnant alors comme détenteur du savoir, et en employant un ton parfois condescendant.
  • Manspreading : lorsqu’un homme s’assoit en écartant les cuisses/jambes (dans les transports en commun, salles d’attente ou tout autre espace partagé), occupant ainsi plus de la largeur du siège qui lui est attribué sans tenir compte des autres usagers. Ce type de comportement est symbolique de la place qu’occupent les hommes dans l’espace public.
  • Manterrupting : lorsqu’un homme coupe la parole d’une femme lors de discussions ou de débats.
  • Matrimoine : le matrimoine regroupe et valorise les œuvres, les créations et l’héritage laissé par les femmes.
  • Matronyme : nom de famille issue de la lignée féminine.
  • Misandrie : mépris, aversion, hostilité envers les hommes cis, en réaction à l’ampleur des violences exercées à l’encontre des femmes et personnes sexisées.
  • Misogynie : mépris, aversion, hostilité envers les personnes identifiées comme femmes.
  • Mutilations génitales / sexuelles féminines : interventions visant l’ablation, partielle ou totale, des organes génitaux d’une femme, sans raison médicale. Cela constitue une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes.

N comme

  • Non-mixité choisie : pratique permettant à des personnes d’un même groupe social de se rassembler et d’échanger, excluant ainsi les personnes d’autres groupes qui pourraient être discriminantes, dominantes, privilégiée.
  • Non binarité : c’est le fait de ne pas se reconnaître ou de ne pas s’identifier dans les catégories binaires et figées « hommes » / « femmes », mais au contraire de se reconnaître dans les deux (bigenre), dans aucun genre (agenre) ou encore de s’y reconnaître de manière alternée (gender fluid).

O comme

  • Orientation affective / romantique / amoureuse : ce sont les sentiments ressentis ou non pour d’autres catégories de personnes
  • Orientation sexuelle : c’est le désir sexuel ressenti ou non pour d’autres catégories de personnes
  • Outing : c’est le fait de révéler l’orientation affective, sexuelle ou l’identité de genre d’une personne à sa place, ce qui peut l’exposer ou la fragiliser. C’est une violence.
  • Outrage sexiste : infraction qui impose un propos ou un comportement à connotation sexiste ou sexuelle à une personne, portant atteinte à sa dignité ou l’exposant à une situation pénible.

P comme

  • Patriarcat : fonctionnement d’une société dont les pouvoirs principaux (politique, économique, religieux, militaire et judiciaire) sont majoritairement représentés par des hommes cis engendrant des biais androcentriques dans les orientations et prises de décisions.
  • Plafond de verre : freins rencontrés par les femmes, sans raison légitime, pour évoluer dans un milieu professionnel : rémunération, promotion, accès à des postes à responsabilité.
  • Personnes sexisées : regroupent les personnes qui subissent la domination masculine systémique (hétéro, cis) comme les femmes cis ou personnes LGBT+.
  • Personnes menstruées : ce sont les personnes qui ont un utérus et leurs règles, comme les femmes cis, les hommes trans ou encore certaines personnes non binaires.
  • Précarité menstruelle : difficulté d’accès des femmes étant réglées aux protections hygiéniques, par pauvreté.

Q comme

  • Queer : désigne toutes les personnes qui sortent des schémas hétérosexuels ou binaires, mais aussi la culture et la communauté de ces personnes.

R comme

  • Représentation : la représentation est un enjeu fondamental pour sortir des schémas classiques de l’hétérosexualité, de la cisidentité, de la domination masculine, pour montrer que d’autres horizons et d’autres parcours sont possibles. Il est nécessaire de développer un imaginaire et une culture dans laquelle sont représentées des femmes cis, des LGBT+, différentes morphologies, couleurs de peau, religions, etc. Ceci en vue de s’ouvrir à la diversité et de sortir d’une pensée hégémonique.

S comme

  • Sexe : le sexe désigne l’ensemble des attributs sexuels d’une personne au niveau biologique (hormones), anatomique (organes), gonadique (ovaires, testicules), chromosomique (XY, XX, XXY, XYY, …), etc. C’est sur base de ces attributs (notamment externes) que l’on vient qualifier, à la naissance, la personne de « garçon », « fille », « homme », « femme ». A partir de là découle toute une construction sociale et culturelle qui détermine les comportements, les goûts, ou encore l’apparence physique et vestimentaire à adopter.
  • Sexisme : discrimination amenant à traiter différemment, et de manière inférieure, une autre personne, selon son sexe.
  • Slutshaming
  • Sororité : liens de solidarité entre les femmes.
  • Spectre : en opposition à une vision hermétique et figée du genre et de la sexualité, la notion de spectre permet de penser les choses de manière fluide : il existe des genres et des sexualités, avec la possibilité de changer, d’évoluer, selon les expériences, les périodes de la vie ou les rencontres.

T comme

  • Transgenre
  • Transidentité
  • Transphobie
  • Travail invisible

U comme

  • Utérus

V comme

  • Viol : crime sexuel dont l’acte de pénétration, effectué par une partie du corps (doigt, sexe) ou par un objet, dans l’un des orifices du corps d’autrui (bouche, vagin, anus) est commis dans la menace, la contrainte, la surprise ou la violence, et sans consentement. Loin des idées reçues, les viols sont en grande majorité commis par des personnes proches et au sein du couple (viol conjugal).
  • Violences conjugales
  • Violences gynécologiques / obstétricales
  • Violences sexistes et sexuelles
  • Virilité

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