Sensibiliser à la mixité des métiers scientifiques

 
La Fête de la Science a lieu chaque année la première quinzaine d’octobre ! L’occasion de tester des expériences, d’organiser des rencontres avec des scientifiques, de découvrir des métiers, de comprendre un phénomène, etc. Mais aussi de questionner la mixité des métiers scientifiques !
C’est dans ce cadre, que je vous propose ici des pistes pour entamer le débat avec les enfants ou les jeunes qui vous entourent !
 

Draw a scientist

Si je vous demande de dessiner une personne réalisant un métier scientifique. Que visualisez-vous ?
Des chercheurs de Northwestern University (Chicago) ont réalisé l’expérience auprès d’élèves de la maternelle au lycée, entre 1960 et 2010. L’expérience s’appelle « draw a scientist ».
Il s’avère que les hommes sont beaucoup plus représentés dans les dessins, un constat qui évolue toutefois au fil des générations. Ainsi, 0.6% des dessins représentaient une femme entre 1960 et 1970, contre 33% après 2010. De plus, plus les enfants grandissent, plus des hommes sont représentés. Ainsi, dans les années 80, 30% des dessins de filles de 6 ans représentent un homme, contre 75% à 16 ans ; et 83% des dessins de garçons à 6 ans représentent un homme et 98% à 16 ans.
Faites le test auprès des enfants et jeunes qui vous entourent !
 

Le jeu des enchères

Si je vous demande désormais de nommer un maximum de scientifiques en 5 minutes, dans le domaine des sciences dites « dures » (médecine, physique, chimie, maths, astronomie, biologie, …) : combien de personnes avez-vous nommé ? Et parmi elles, combien d’hommes ? Combien de femmes ? Peut-être une seule ? Marie Curie ? 🙂
Faites le test avec les enfants et les jeunes !
 
Ces petites expériences peuvent être un moyen d’entamer une réflexion avec les enfants et les jeunes : pour quelles raisons les femmes scientifiques sont-elles moins nommées ou dessinées ? Parce qu’on ne les connaît pas ou parce qu’elles n’existent pas / n’ont pas toujours existé ? Quelle est la place actuelle des hommes et des femmes dans le milieu scientifique ?
 

Quelques chiffres et éléments de réponses

– les stéréotypes de genre jouent un rôle important dans les choix d’orientation scolaire et professionnelle : ainsi, bien que la triplette « maths-SVT-physique-chimie » soit la plus choisi par les filles comme par les garçons comme enseignements de spécialité en lycée général, les prépas scientifiques accueillent 70% de garçons et 30% de filles ;
l’orientation professionnelle fait toujours l’objet d’une forte « division sexuée ». Ainsi, plus de 80% des femmes actives travaillent dans le secteur tertiaire, 50% des femmes actives se concentrent dans 12 familles professionnelles sur les 87 existantes, 50% des hommes actifs se concentrent dans 20 familles professionnelles sur les 87 existantes.
– on pense que les femmes n’ont pas pu contribuer autant que les hommes aux avancées de la société, du fait de l’accès restreint aux études. C’est idée reçue est à nuancer. Les femmes ont toujours apporté leur contribution à la société, en apprenant par elles-mêmes, en se faisant passer pour des hommes, en prenant des cours (dans les milieux plus aisés), etc. Mais leurs écrits, leurs travaux et contributions ont été, pour beaucoup, invisibilisés. Par ailleurs, les contenus scolaires sont identiques pour les filles et les garçons depuis 1924 (pour l’enseignement secondaire et le baccalauréat), et la mixité scolaire est obligatoire depuis 1975.
« l’effet Matilda » décrit le fait de minimiser systématiquement la contribution des femmes scientifiques, jusqu’à attribuer leurs recherches et découvertes à leurs collègues masculins. Plusieurs femmes sont ainsi passées à côté du Prix Nobel ou se sont vu voler la notoriété, le crédit d’une découverte, etc.
– parmi les 624 personnes ayant été récompensées par un Prix Nobel dans une discipline scientifique (physique, chimie, physiologie-médecine) depuis sa création en 1901, 23 sont des femmes (soit 4%) ;
– la difficulté à nommer des femmes dans ce secteur vient également du fait du manque de représentations de ces femmes dans les médias, mais également dans les manuels scolaires.
 

Des jeux clés en main à retrouver sur La Désétiqueteuse

Enfin, je mets à disposition sur le drive La Désétiqueteuse, trois jeux (Bingo, Memory, Time’s Up) pour sortir les femmes scientifiques de l’invisibilisation dont elles font l’objet ! Mais cela nécessite de les étudier en parallèle 🙂
 

D’autres ressources à explorer

– les jeux de cartes de luana games à découvrir ici et de la cité des sciences ici ;
– la vidéo d’1 jour 1 question à découvrir ici
– l’affiche Femmes de Sciences d’Elise Gravel téléchargeable ici
– le film « Les Figures de l’ombre »
– le documentaire « Picture a scientist »
– le livre « Les découvreuses » de Marie Moinard et Christelle Pécout (éditions 21g)
– le livre « Les femmes de science vues par une ado un peu vénère » de Natacha Quentin (éditions poulpe fictions)
– le livre « L’effet Matilda » d’Ellie Irving (éditions Castelmore)
– le livre « Quatre filles de génie » d’Emmanuelle Bergeron (Soulières Editeur)
 
Belle découverte !