Badaboum, la collection 0-3 ans des éditions Talents Hauts qui envoie valser les clichés

On ne présente plus les éditions Talents Hauts, véritable référence pour trouver des livres qui ne véhiculent pas de clichés sexistes, mais qui au contraire, sortent des stéréotypes. On y trouve des livres pour les enfants ainsi que pour les ados. La maison d’édition s’adresse également aux professionnel.les en proposant des malles thématiques, des ressources pédagogiques, des expositions, ou encore la possibilité de participer au Concours Lire Egaux. En somme, une intention globale d’agir à la fois en direction des enfants, des jeunes, et en soutien aux adultes qui les entourent au quotidien.

Jusqu’à présent, les livres des éditions Talents hauts s’adressaient, pour les plus petits, aux 2-5ans. La maison d’édition a souhaité développé une collection dédiée et adaptée à la petite enfance. Il s’agit de la collection Badaboum, sortie récemment et qui s’étoffe petit à petit. Zoom sur cette collection !

Des livres pour les 0 – 3 ans…

Tout d’abord, les livres de cette nouvelle collection sont adaptés aux 0-3 ans : ce sont des livres cartonnés, aux coins arrondis, très courts, et qui fonctionnent tous sur la même base : de grandes images et très peu de texte. Tous les livres ont le même format carré : 17 x 17 cm.

…qui renversent les clichés !

Par cette collection, l’objectif de la maison d’édition est clair : mettre à terre les clichés ! C’est d’ailleurs la baseline de la collection. Jusqu’à présent, je n’avais pas beaucoup de référence de livres qui soient à la fois adaptés à la petite enfance et à la fois engagés sur le sujet. C’est maintenant chose faite avec Badaboum ! Ces livres sont d’une grande efficacité, tout simplement pour montrer de nouvelles représentations aux enfants. A ce stade, la collection est composée de 5 livres qui abordent des thématiques différentes :

  • « Les animales » pour visibiliser les femelles

Ce livre, de Fred L., se présente tout simplement comme un imagier d’animales, de femelles. On y trouve par exemple une oiselle, une jument, une chienne, une lionne, etc.

Encore aujourd’hui dans la littérature jeunesse, un grand déséquilibre des représentations persiste. C’est le cas pour les représentations des filles et des garçons, notamment dans les personnages principaux ou héroïques, mais aussi dans la représentation de personnes racisées, d’autres identités de genre, de modèles familiaux ou amoureux diverses, de personnes porteuses de handicaps diverses, etc. Ainsi, dans les histoires pour enfants, les animaux sont très présents car ce sont des personnages qui plaisent et qui fascinent. Toutefois, lorsque les personnages sont anthropomorphes, c’est-à-dire lorsqu’ils adoptent des comportement humains, ils peuvent alors venir gommer toute la diversité du genre humain et reproduire certains stéréotypes. Et lorsqu’ils sont présentés en tant que tel pour en savoir davantage sur leurs modes de vie, ce sont bien souvent les mâles qui sont à l’honneur.

Avec le livre Les animales, on poursuit alors un objectif principal : celui de parler des femelles pour ce qu’elles sont, sans faire systématiquement référence aux mâles ou à leur progéniture. Et c’est finalement un exercice en soi de présenter une jument sans dire « c’est la femelle du cheval » !

Ainsi voici le descriptif du livre : « Dans les imagiers pour les tout-petit·es, les femelles font références quand elles représentent la maternité (la vache, la poule), sont des proies de l’Homme ou du mâle (la gazelle, l’antilope) ou sont devenues des termes dévalorisant dans le langage courant (la fouine, la hyène, l’autruche, la truie). Pour le reste, et notamment la puissance, la prédation, la rapidité et l’intelligence, le mâle est roi et le masculin est le neutre universel. Pourtant, les lions peuvent être des lionnes et les chevaux des juments ! ».

  • « Rock’n’roll » pour se faire entendre

Ce livre, de Julien Castanié, montre « des filles qui se font entendre ! ». Un même objet est présent sur les deux images d’une double page, mais l’utilisation en est différente ! Ainsi, les casseroles se transforment évidemment en tambour, et les mouchoirs en trompette ! Ici, les objets du quotidien se transforment en instrument de musique.

Voici le descriptif : « Un biberon ? Non, un micro ! Un râteau ? Plutôt une guitare ! Ces musiciennes en couches-culottes ne manquent ni de tempérament ni d’imagination : la preuve que les filles aussi peuvent être rock’n’roll ! Quand les objets des tout-petit·es deviennent instruments de musique : la part belle à l’imagination et à l’humour.  « 

  • « Papa t’es où ? »

Ce livre, de Claire Garralon, est l’histoire « d’un petit lapin qui ne cherche pas sa maman, mais son papa, pour une fois » ! Eh oui, combien de livres pour enfants mettent les mamans à l’honneur. La maman comme le phare, le repère, celle qui rassure y console, celle que l’on cherche et que l’on appelle un nombre incalculable de fois par jour 🙂 Ici, c’est bien son papa que le petit lapin cherche. Et en chemin, il pose la question « as-tu vu mon papa » aux autres membres de ma famille, présentés dans des situations qui sortent des stéréotypes et ça fait plaisir !

Voici le descriptif : « « Papa, t’es où ? » demande un lapereau à la cantonade. Le petit interroge tour à tour les membres de sa famille : une grand-mère sportive, un grand-père qui prend soin du linge, un oncle qui cueille des fleurs, une tante qui travaille, puis sa maman, qui achève de mener notre héros jusque dans les bras de son papa ! »

  •  « Chat ! » pour introduire le consentement

Ce livre, de Claire Garralon, introduit la notion de consentement dès le plus jeune âge, en prenant l’exemple d’un chat avec qui l’on a envie de jouer, d’attraper, de caresser, mais de quoi a envie le chat ?
 
Voici le descriptif : « Le chat est lové sur le canapé. L’enfant de la maison est tenté de l’attraper, de le caresser, de lui tirer les poils. Mais un chat n’est pas un jouet, et l’enfant comprend que la plus belle des preuves d’amour, c’est le respect. »
  • « Ma poupée » pour jouer au papa

Ce livre, de Annelise Heurtier & Maureen Poignonec, nous montre tout simplement un enfant qui prend soin de sa poupée dans les petite scènes du quotidien. Pourquoi dans le regard des autres, cela signifierait « jouer à la maman » ? Dans ce jeu, on peut tout aussi bien imiter les papas.
 
Voici le descriptif : « Un enfant joue avec sa poupée. Il la promène dans sa poussette, la serre dans ses bras, s’inquiète de ses besoins : « Tu as soif, mon bébé ? », «Tu as faim, mon bébé ? », « Tu veux un bisou, mon bébé ? ». Attendrie, une vieille dame l’interrompt : « Tu joues à la maman ? ». En toute innocence, l’enfant lui répond : « Non, c’est au papa que je joue ! » »
  • « Mon carosse » pour les princesses qui visent le pratique plutôt que l’esthétique

Ce livre, de Séverine Huguet, met en scène une princesse bien décidée à transformer son carrosse en quelque chose de plus pratique, car « les princesses aussi savent changer une roue !« .

Voici le descriptif : « « Ça, c’est mon carrosse. Il est joli, mais pas très pratique. » Qu’à cela ne tienne, notre héroïne attrape pinceaux, tournevis et clé à molette, et transforme son carrosse de princesse en un formidable véhicule tout-terrain ! Qui a dit que les princesses ne savaient pas bricoler ? »

 
Si ces livres vous intéressent, rendez-vous sur le site de Talents Hauts pour en savoir plus, et suivre la sortie des prochains albums de Badaboum !

Suzanne